La Fraternité : un syndicat
En dépit de ce que son nom suggère peut-être aux yeux de certains, la Fraternité des policiers et policières de Montréal est bel et bien une association de salariés, et donc un syndicat, au sens de l’article 1A du Code du travail.
Les policiers ont des employeurs, forcément, et ils ont jugé bon au cours du dernier siècle de se syndiquer pour négocier collectivement leurs conditions de travail, pour couper court aux pratiques de favoritisme, voire de corruption, qui prévalaient à l'époque.
À Montréal, dès 1918, les policiers ont cherché à se syndiquer. Ce n'est qu'en 1950, à la troisième tentative, qu'ils ont enfin pu mettre sur pied une organisation stable, mais à condition de n'être affiliés à aucune centrale syndicale, et encore moins à d'autres syndicats municipaux de policiers. Aujourd’hui, l’affiliation à d’autres syndicats de policiers est permise.
Depuis ce temps, la Fraternité des policiers et policières de Montréal exerce un leadership syndical indéniable, tant au plan québécois que canadien. On lui doit beaucoup dans le vaste chantier de la professionnalisation des services policiers.
Le mandat de la Fraternité va toutefois au-delà de la préservation des intérêts économiques de ses membres. Le droit d’exercer des policiers leur est accordé en vertu de conditions très strictes qui sont définies par la Loi sur la police. Et la convention collective des policiers leur reconnaît le droit d’être représentés ou assistés par leur syndicat quand leur statut professionnel est remis en question, par exemple, pour des raisons disciplinaires.
La Fraternité est donc partie prenante des discussions qui touchent au statut professionnel des policiers, tant sur le plan collectif, quand, par exemple, la Loi fait l’objet de modifications, que sur un mode plus individuel quand le statut professionnel de certains agents est remis en question pour des raisons disciplinaires ou déontologiques.